Lire le japonais
Le japonais comporte trois systèmes d'écriture :
- les hiragana
- les katakana
- les kanji
Les kana, c'est-à-dire, les hiragana et les katakana, sont des caractères phonétiques. Ils ne représentent que des "sons", ou phonèmes, et il faut les combiner pour former des mots. Ils sont comparables à nos lettres. Les deux systèmes de kana se composent d'une cinquantaine de caractères chacun et se recouvrent presque entièrement. A chaque phonème correspond un caractère katakana et un caractère hiragana, à quelques exceptions près.
Les kanji, eux, sont des caractères idéographiques, ou idéogrammes. Ils représentent à la fois un sens et un son. Contrairement au chinois où chaque idéogramme ne comporte généralement qu'un seul sens et qu'une seule prononciation, en japonais, ils peuvent comporter plusieurs sens et plusieurs prononciations en fonction du contexte. L'apprentissage des kanji est long et difficile car il n'y a aucune règle qui s'y applique. Il faut les apprendre tous par cœur, un par un, et cela occupe une bonne partie de la scolarité des jeunes Japonais. Il y a 2136 caractères officiels et la plupart des Japonais cultivés en connaissent plus de 3000.
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Les trois systèmes d'écriture sont souvent utilisés dans une même phrase. Chaque système joue un rôle différent.
Voici un exemple de texte japonais montrant tous les systèmes d'écritures couramment utilisés par les Japonais :
Voici le même texte coloré en fonction des systèmes utilisés :
- hiragana :
- katakana :
- kanji :
- romaji - eisûji :
- ponctuation :
On remarque que les caractères les plus utilisés sont les hiragana et les kanji.
Les hiragana sont les caractères les plus utilisés. Ils servent à écrire tous les mots japonais, notamment pour les mots pour lesquels il n'y a pas de kanji. Ils se combinent aux kanji pour exprimer la conjugaison des verbes. Ils sont aussi souvent utilisés pour indiquer la prononciation de certain kanji, lorsque l'on veut préciser une prononciation peu commune. Ce sont les premiers caractères que les enfants japonais apprennent à l'école.
Les katakana sont principalement utilisés pour exprimer les mots d'origine étrangère, ainsi que les mots sur lesquels on veut insister. On les trouve beaucoup dans les textes techniques, par exemple en informatique où il y a beaucoup de mots anglais. Et on les trouve beaucoup dans les manga pour exprimer les cris, les bruitages, etc.
Ils sont aussi souvent utilisés pour écrire le nom d'une personne lorsqu'on ne sait pas quel est le kanji utilisé pour ce nom. Dans ce cas là, on préfère généralement écrire le nom en katakana plutôt que de se tromper de kanji.
Les kanji sont utilisés pour la plupart des noms, verbes et adjectifs. Presque tous les mots à l'exception des mots récemment ajoutés peuvent être écrits en kanji.
Les romaji (dit "lomaji", littéralement "lettres romaines") sont les lettres de notre alphabet latin, de A à Z. Les romaji sont surtout utilisés ponctuellement, pour des noms de marque, des numéros de référence, les noms des gares (pour les touristes), les titres (par exemple, dans un restaurant, on peut souvent voir "Menu" en lettres sur la première page, puis tout le reste en japonais).
De plus, les Japonais considèrent les romaji esthétiques.
Ils les utilisent beaucoup comme décoration, sur des vêtements ou des accessoires de la vie de tous les jours. On voit souvent des phrases (complètes ou tronquées) en anglais, français, espagnol, etc. qui n'ont parfois aucun sens, écrites simplement pour leur aspect esthétique.
Les eisûji (dit "éïssouuji", littéralement "chiffres anglais") sont les chiffres arabes, de 0 à 9. Les eisûji sont généralement assimilés aux romaji. Ils sont utilisés presque partout, sur les prix, les documents comptables, les calendriers, les expressions mathématiques, etc. Il est également possible d'exprimer les nombre en kanji, mais ceux-ci sont un peu moins souvent utilisés : documents officiels, textes littéraires, les billets de banque, etc.
Les romaji et les eisûji ne seront pas développés dans cette page puisqu'il s'agit simplement de nos caractères latins.
Dans le langage écrit courant, la distinction entre hiragana et katakana n'est pas toujours aussi forte qu'il n'y parait. Les codes sont parfois laissés de côté au profit de l'information véhiculée.
Loin des salles de classes où l'étudiant étranger apprend le japonais, il n'est pas rare, lorsqu'on écrit à la main et qu'on ne se souvient plus exactement d'un kanji, d'écrire un mot ou un nom propre en katakana. Cela permet de montrer que l'on n'a volontairement pas écrit le kanji. Cela se produit par exemple lorsque l'on nous a présenté quelqu'un oralement et que l'on doive écrire son nom par la suite. Mieux vaut écrire le nom en katakana plutôt que de risquer de se tromper de kanji.
On peut citer le cas du personnage de manga DORAemon "ドラえもん" (créée par Fujiko Fujio en 1969). Le DORA est écrit en katakana et le EMON en hiragana. Fujiko Fujio aurait déclaré par la suite qu'il pensait écrire le nom tout en katakana mais qu'il aurait eu un trou de mémoire au moment d'écrire le EMON.
Comme décrit dans la section Prononcer, il y a quelques irrégularités dans la phonétique japonaise, qui se répercutent dans l'écriture. Notamment, les kana JI et ZU de la ligne des D (entre parenthèses) sont rarement utilisés car ils sont phonétiquement confondus avec les JI et ZU de la ligne des Z. Toutefois, pour les différencier dans certains cas bien particuliers comme dans des livres de linguistique, ils peuvent être notés DJI et DZU.
Remarquons que les kana des lignes G, Z, D, B et P ont une graphie exactement similaire à ceux des lignes K, S, T et H. Leur seule différence est le signe diacritique en haut à droite. Il y a 2 signes diacritiques, le dakuten (ou "ten-ten") représenté par les deux petits traits, et le han-dakuten (ou "maru") représenté par le petit rond.
Le dakuten est utilisé pour transformer une consonne non-voisée en consonne voisée. le G est la consonne voisée du K, le Z est la consonne voisée du S, etc. Le han-dakuten est utilisé uniquement pour noter le P.
Les kana sont utilisés soit individuellement, soit en combinaison. En combinaison, le second kana est toujours écrit 20% plus petit que les autres.
Les combinaisons de bases se font avec le petit YA (ゃ, ャ), le petit YU (ゅ, ュ) et le petit YO (ょ, ョ).
Des combinaisons supplémentaires ont été inventées plus récemment pour écrire les mots (ou des noms) étrangers et se font principalement avec les petits A (ぁ, ャ), I (ぃ, ィ), E (ぇ, ェ) et O (ぉ, ォ).
Comme ces combinaisons sont principalement utilisées pour écrire des mots étrangers, il convient d'utiliser les katakana, mais les hiragana peuvent
également être utilisés pour donner un effet de style.
Seul le son VU en katakana (ヴ) n'a pas d'équivalent officiel en hiragana.
Le caractère Unicode représentant un U en hiragana avec un dakuten (ゔ) est un ajout très récent. Il n'est pas supporté sur tous les systèmes informatiques.
On rencontre dans certains manga des hiragana suivi d'un dakuten : A (あ゙), E (え゙), MA (ま゙), N (ん゙).
Ce ne sont pas des caractères officiels. Ici, les dakuten ne modifient pas réellement le son, mais indiquent le plus souvent une émotion forte comme la surprise.
En japonais, plusieurs sens d'écriture sont possibles, le sens vertical et le sens horizontal. Il n'y a pas de règle stricte quand à l'utilisation de l'un ou de l'autre, mais plus des habitudes.
Dans les exemples ci-dessous, on remarque que les deux sens sont utilisés à chaque fois. Les titres et les accroches visuelles sont généralement affichés dans le sens qui n'est pas le sens général du livre/magazine.
De gauche à droite, puis de haut en bas (sens occidental). Il est principalement utilisé dans les magazines, les écrans d'ordinateurs, les petits mots manuscrits, etc.
On notera le sens vertical utilisé pour le gros titre.
De haut en bas, puis de droite à gauche (sens traditionnel). Il est principalement utilisé dans les livres, les mangas, les documents officiels, les journeaux quotidiens, etc.
On notera le sens horizontal utilisé pour certains titres.
De droite à gauche. Utilisé de plus en plus rarement de nos jours. On le retrouve encore pour afficher le nom d'un temple à l'entrée, un logo d'entreprise sur un camoin ou le nom d'un bateau sur sa coque.
Les kanji ont été importés au Japon vers le IVème siècle de notre ère. A l’époque, les érudits écrivaient uniquement en chinois. Quand les Japonais ont commencé à écrire leur langue, ils ont choisi des kanji (caractères chinois) pour le prononciation était proche, sans prendre en compte le sens du caractère. Les kanji étaient d’abord écrits dans un style très angulaire, assez long à tracer quand le caractère comportait beaucoup de traits.
Pour faciliter l’écriture, les caractères ont été progressivement simplifiés et tracés dans un style plus cursif, principalement durant l’ ère Heian (du VIIIème au XIIème siècle). Ils étaient à l’époque appelés ONNADE (one.nadé), littéralement « main de femme » car c’était principalement les femmes qui les utilisaient dans leurs correspondances ou les écrits littéraires, les femmes n’ayant habituellement pas accès aux études chinoises. Puis, les hiragana se sont imposés au fil du temps.
Les katakana sont apparus peu de temps après les hiragana, lors des réunions d’études des textes bouddhiques. Les étudiants prenaient des notes sur la prononciation de certains caractères difficiles. Pour aller plus vite, ils n’écrivaient qu’une partie du caractère. Les katakana sont donc des morceaux de kanji écrits dans un style très angulaire (sauf dans le cas de certains kanji déjà très simples). Les katakana ont longtemps été utilisés uniquement par les hommes, principalement pour les sciences.
Les hiragana et les katakana ont progressivement évolué jusqu’en 1900 où ils ont été fixés par décret. Ils sont aujourd’hui au nombre de 2 fois 46. Les caractères WI (ゐ, ヰ) et WE (ゑ,ヱ) ont été officiellement abandonnés après-guerre car, en pratique, ils étaient prononcés comme le I et le E actuels.